Je connais beaucoup de patrons. J’en connais, parce que je suis un gars de réseau, de relations humaines et surtout, je suis un passionné du leadership. J’ai connu plusieurs sortes de patrons. Le boss directif. La leader passionnée. Le micro manager insécure. Les Yes-Men. Les experts qui aiment faire. Les stratèges qui stratégissent. Les tacticiens qui tactissent. Les humains qui encadrent. Les visionnaires qui inspirent. Aucun d’entre eux, et je dis bien aucun, ne s’est levé le matin en disant : «Aujourd’hui, je vais faire mon possible pour être un mauvais patron».
Pourtant, 40% de nos travailleurs au Québec ressentent le besoin de se syndiquer. Je t’invite donc à évaluer ta propre expérience avec les patrons que tu as eu à travers les années. Pose la question autour de toi, comment ça se passe avec les patrons de tes collègues et de tes proches. Ça déborde de mauvaises expériences. Les mauvais patrons sont partout.
Il existe des centaines d’articles, de rubriques, de reportages et d’études sur les qualités d’un bon patron. Tu peux littéralement taper : «Comment être un bon patron» sur Google et passer ta journée à lire et à t’éduquer. Tu peux faire ça. C’est déjà beaucoup mieux que plusieurs. Tu peux aussi faire des études, investir de ton temps pour apprendre de ceux qui ont vécu l’expérience. C’est excellent.
L’important aujourd’hui, c’est que tu comprennes et que tu acceptes que ton travail, comparativement au savoir-faire que tu avais avant ta promotion, c’est de focaliser sur ton savoir-être. Parce que c’est important que tu deviennes un bon patron. C’est non seulement important pour toi et ton avenir en tant que dirigeant, pour l’avenir de l’entreprise pour laquelle tu donnes ton leadership, mais c’est surtout important pour le bien être des travailleurs.ses qui donnent leur cœur et leur dévouement au travail tous les jours.
Être un bon patron, c’est important. C’est important parce que quand tu deviens le patron, on te présente une description de poste qui n’inclut pas plusieurs mots clés qui deviendront partie intégrante de ton travail au quotidien: tu influences, tu inspires, tu supportes, tu accompagnes, tu encourages, tu redresses, tu adresses, tu arrimes, tu décides, tu alignes, tu RÉ-alignes, tu clarifies, tu écoutes, tu coaches, tu pondères, tu tranches et surtout, SURTOUT: tu es présent.
Mon énumération ci-haut n’est pas du tout exhaustive. Pas le moindrement. La réalité, c’est qu’elle pourrait certainement être dix fois plus longue et laisse moi te dire une chose : quand tu deviens patron, tu as toutes les raisons du monde de devenir un patron absent. Ta description de tâches se remplit petit à petit de “toutes tâches connexes”, ton calendrier se remplit de réunions récurrentes et ta tête se remplit de feux à éteindre.
Pourtant, je suis ici pour te dire aujourd’hui à toi, cher patron à l’aube de sa carrière, ou encore à toi, patron d’expérience qui maîtrise son travail sur le bout de tes doigts, qu’absolument rien n’a plus d’importance que d’être présent pour tes employés. Parce que la présence ne te permettra pas seulement de mieux comprendre comment se passent les choses pour de vrai sur le plancher avec ton monde, elle va aussi t’apporter une bonne dose d’humilité, d’appréciation du travail fait par tes employés de premier niveau, et aussi une compréhension du terrain que tu vas pouvoir transporter dans tes réflexions tactiques et stratégiques.
En 2022, les gens, plus que jamais, ont soif de vraies relations. Les gens ont besoin d’exprimer leurs peurs, de ressentir qu’ils sont entendus et écoutés. Les travailleurs ont besoin de ressentir que leur supérieur n’est pas seulement un pantin qui exécute ses tâches. Les gens quittent leur patron, pas leur entreprise.
Si c’est la première fois que tu lis un message de ce genre, alors compte-toi chanceux. Car c’est selon moi le seul message qui importe dans ta future carrière de gestionnaire : ta capacité à travailler avec d’autres êtres humains de façon productive, engageante et sincère sera l’élément le plus déterminant de ton succès professionnel en tant que gestionnaire.
Alors, si tu aimes gérer du personnel, c’est super. Attache ta tuque, mets tes lunettes, commence à t’informer, à t’éduquer, à te faire coacher. Va chercher un mentor, pose des questions sur comment devenir meilleur avec les gens et comment mieux communiquer avec les autres. Il existe un paquet de formations pour être un meilleur gestionnaire et un meilleur communicateur. La plupart des entreprises ont un budget pour le développement des compétences. Notre belle équipe en propose d’ailleurs plusieurs, et il nous fera plaisir d’en discuter ensemble!
Il est grand temps que le Québec inc. se dote d’une force puissante de gestionnaires qualifiés qui comprennent l’importance d’être présents avec leurs équipes de travail. C’est important pour tout le monde impliqué.